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Ours Procès de 10 éleveurs anti-ours : soutien de centaines de Pyrénéens

SAINT-GAUDENS (Haute-Garonne), 20 juil 2006 (AFP) - Plusieurs centaines de Pyrénéens se sont rassemblés jeudi pour apporter leur soutien à dix éleveurs jugés par le tribunal correctionnel de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) pour des dégradations lors d'une manifestation contre la réintroduction de l'ours.

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Les neuf hommes et une femme étaient jugés pour "dégradations de biens publics" sur la mairie et l'école. Deux d'entre eux sont également poursuivis pour "dégradations de biens privés" et cinq autres pour "agression sur une personne" lors d'une manifestation le 1er avril à Arbas en Haute-Garonne, une des communes volontaires pour accueillir cinq ours slovènes. Pour les prévenus, qui ont reconnu durant l'audience ces dégradations mais pas l'agression, "il ne faut pas assimiler la violence et notre geste qui est un symbole". "On m'accuse d'avoir tagué, je ne regrette rien. Le jour où des randonneurs seront attaqués par un ours, j'aurai la conscience tranquille", a déclaré devant les magistrats, Hélène Huez, une agricultrice qui propose des randonnées avec des ânes dans les Pyrénées. Dans la salle, 15 militants tirés au sort parmi les centaines de personnes venues les soutenir (600 selon la police, 1.000 selon les organisateurs) ont été autorisés à assister à l'audience. Ils ont estimé qu'eux aussi pouvaient être considérés comme prévenus pour avoir également participé avec 200 à 300 autres personnes à la manifestation d'Arbas. Plusieurs plaintes avaient alors été déposées par des habitants, dont le maire PS et président de l'Adet-Pays de l'ours (Association pour le développement durable des Pyrénées) François Arcangeli, présent au procès. D'autres manifestations et actions avaient ensuite été organisées pour empêcher les lâchers de quatre ours, qui ont été réalisés dans la plus grande discrétion face à la forte opposition de nombreux habitants des vallées. Un cinquième ours est attendu cet automne dans le cadre du plan de réintroduction mis en oeuvre par la ministre de l'Ecologie, Nelly Olin. Pour le député UDF des Pyrénées-Atlantiques Jean Lassalle, venu soutenir les éleveurs, "cela fait plusieurs siècles que l'Etat ne s'est pas comporté avec une région de France d'une manière aussi sauvage, aussi brutale qu'elle vient de le faire avec les Pyrénées". "Je regrette simplement que Mme Olin ne soit pas au rang des accusés parce qu'elle est une des principales coupables. L'histoire le montrera et il faudra bien qu'un jour l'Etat français s'excuse à l'égard des Pyrénées pour cette très mauvaise action", a-t-il lancé. Avant l'audience, des agriculteurs français et également espagnols, des chasseurs, pêcheurs ainsi que des randonneurs et des élus ont organisé un grand barbecue près de la chambre d'agriculture et entonné des chants montagnards dans une ambiance familiale. "Ce rassemblement de soutien vient exprimer la solidarité morale avec les éleveurs concernés mais aussi notre solidarité financière totale pour ce que cela entraînera pour eux, c'est l'ensemble des Pyrénées qui seront derrière eux", a indiqué à l'AFP le secrétaire général de la Fédération régionale des syndicats d'exploitations agricoles Midi-Pyrénées, Bernard Moules. Les manifestants ont ensuite défilé dans le calme jusqu'au tribunal avec des banderoles telles que "Ours le gâchis pour les élevages et les paysans de montagne". Ils ont alors symboliquement offert à la justice un ours en bois sculpté, qui portait l'inscription: "En réparation de la statue d'ours brûlée le 1er avril 2006".

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